Et si les vacances commençaient avant même d’arriver à destination ? Cet été, l’expérience d’un long trajet en voiture électrique a montré que parcourir près de 2 000 kilomètres à travers la France rurale est possible, mais demande d’adopter un nouveau rythme. Entre étapes imprévues, recharges parfois hasardeuses et découvertes inattendues, le voyage prend des allures de petite épopée contemporaine.
Voyager en électrique, une autre manière de prendre la route
Partir en vacances en voiture électrique, c’est accepter de changer ses habitudes. Inutile d’espérer avaler d’une traite 500 kilomètres d’autoroute. Avec une autonomie moyenne de 400 km et des temps de recharge souvent supérieurs à deux heures, mieux vaut tabler sur des étapes de 300 à 350 km. Rejoindre l’Ariège depuis la Loire-Atlantique, par exemple, a demandé trois jours au lieu d’un seul.
Mais c’est aussi redécouvrir le plaisir de la route. Loin des embouteillages monstres recensés sur les grands axes – plus de 750 km de bouchons enregistrés lors d’un seul week-end de chassé-croisé –, on se retrouve à savourer des haltes dans des villages paisibles, à s’attarder sur une terrasse ombragée ou à piquer une tête dans une rivière encore déserte. Une expérience qui rappelle que le trajet peut devenir une part du voyage.
Combien ça coûte vraiment ?
Côté budget, le constat est séduisant : moins de 30 € d’électricité pour 2 000 km. Certes, cela inclut quelques coups de pouce bienvenus, comme une recharge chez un proche et deux autres gratuites – l’une sur une borne publique mise à disposition par une commune de Charente-Maritime, l’autre dans un hôtel du Lot offrant l’électricité à ses clients.
Hors de ces bonnes surprises, les tarifs varient fortement. Comptez entre 4 et 8 € pour une recharge partielle sur les bornes de supermarchés comme Leclerc ou Super U, autour de 12 € sur certaines bornes publiques gérées par des opérateurs régionaux, avec un temps d’attente de deux à trois heures. Les bornes ultra-rapides des stations-service, capables de redonner de l’autonomie en moins de 30 minutes, affichent des prix nettement plus élevés.
Les imprévus de la route électrique
L’aventure prend parfois des airs de chasse au trésor. Les applications censées localiser les bornes ne sont pas toujours fiables ni exhaustives, et la diversité des connecteurs ou des modes de paiement complique la tâche. Pour les moins à l’aise avec la technologie, cela peut vite virer au casse-tête. Comme cet octogénaire croisé sur la route, désemparé face à son smartphone au moment de recharger.
Les galères existent aussi pour les plus aguerris. Une borne occupée sur une aire d’autoroute, une autre en panne quelques kilomètres plus loin… ou des bornes accessibles uniquement aux abonnés équipés d’un badge spécifique, comme dans certaines communes de la Vienne. Résultat : arriver à destination avec à peine 1 kilowattheure restant sur 52 dans la batterie et une bonne dose de sueurs froides.
Quelles perspectives pour demain ?
La situation évolue, mais lentement. Les ministres européens des Transports ont acté en juin la mise en place de bornes publiques proportionnelles au nombre de véhicules électriques en circulation, avec un objectif clair : une borne tous les 60 km sur le réseau transeuropéen de transport (RTE-T) d’ici 2030. Une mesure ambitieuse mais encore lointaine, quand on connaît la croissance rapide du parc de voitures électriques.
En somme, partir en vacances en électrique n’est pas impossible, loin de là. Cela demande un peu d’organisation, une bonne dose de patience et l’envie de voir le voyage autrement. Entre économies réalisées, découvertes impromptues et petits frissons d’adrénaline en quête de borne salvatrice, on vit une expérience qui a tout du récit moderne. Les vacances commencent bel et bien dès qu’on tourne la clé… ou plutôt, qu’on appuie sur le bouton « start ».
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